
Sur la rive droite de la Gélise et sur le trajet d’une ancienne voie romaine reliant les Pyrénées à la Garonne, se dresse la haute silhouette du moulin fortifié de Barbaste. Le pont roman franchissant la Gélise et le moulin, constitué d’un corps de logis carré (où était située la roue à aube) cantonné de tours également carrées (la tour Sud-Ouest étant plus élevée que les trois autres), formaient un ensemble défensif imposant.
Le moulin avait été doté de puissants moyens de défense : deux bretèches (l’une au Sud, protégeant l’entrée du moulin, l’autre au Nord, contrôlant la sortie des eaux), des meurtrières, réparties essentiellement dans les tours, et un chemin de ronde à parapet crénelé, établi au sommet du corps de logis et des tours.
Philippe Lauzun, auteur d’une étude sur le moulin de Barbaste, publiée en 1902 dans le Bulletin monumental, situait sa construction dans les dernières années du XIIIème siècle.
L’inventaire des Titres de la maison d’Albret contenait en effet deux actes notariés, aujourd’hui perdus, attestant l’acquisition du moulin par Amanieu d’Albret aux seigneurs de Lavardac et de Bordes en 1308 et 1309, et un « prix fait pour l’édifice dudit moulin », indice d’une construction récente.
Devenue possession royale avec Henri IV, qui la fit réparer en 1579, la forteresse subit des sièges en 1621 et 1653.
Cédée par Louis XIV aux ducs de Bouillon, elle resta leur propriété jusqu’à la Révolution. Vendu à plusieurs reprises au début du XIXème siècle, le moulin de Barbaste fut utilisé à des fins industrielles. Sa modernisation fut le fait d’une famille de minotiers, les Bransoulié. Des bâtiments lui furent accolés selon les affectations successives qu’il reçut : fabrique de liège, installation de turbines… C’est d’ailleurs Antonin Bransoulié qui fit construire une passerelle franchissant la Gélise et la façade, flanquée de deux pavillons au décor emprunté au vocabulaire classique, qui masque le rocher face au moulin. Des lithographies de la seconde moitié du XIXème siècle montrent le moulin et ses tours surmontées de toitures à quatre pans.
Classé Monument historique sur la liste de 1889, le moulin de Barbaste subit des incendies en 1904 et 1937, date à laquelle les toitures des tours furent ravagées. Il est devenu en 1987 la propriété du Syndicat intercommunal regroupant les communes de Nérac, Barbaste et Lavardac.
(extrait de « Histoire de restaurations… Moulin des Tours à Barbaste » DRAC Aquitaine – texte de François COROUGE, architecte en chef des Monuments historiques)
samedi 20 et dimanche 21 : 9h30/12h30 – 14h/18h
visites guidées 15h/16h30
